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Journal de guerre

Entrée 7

 

Encore une nuit à vomir.

Gastro, stress ou fin du parcours ?

Je ne sais pas

Je ne saurais jamais

Je m’en fous un peu maintenant.

 

Le plan est établi pour ma prochaine action.

 

Cet après-midi se tient le conseil d'administration du plus grand groupe bancaire mondial, à Paris, quel heureux hasard.

En tant que tel il se trouve être le plus gros soutien financier des politiques véreux occidentaux, des pollueurs, tout en organisant des opérations de com’ en faveur de la planète et autres trafiquants en tous genres : Optimisation fiscale qu’ils appellent ça.

 

Le choix de Paris est des plus discutables de mon point de vue mais je m’en réjouis. Choisir un pays en état d’urgence, réputé pour ses grèves et manifestations, dont leur siège sociale a été délocalisé pour encore une fois optimiser … mais bon ça doit être Fashion Week. Et puis quel intérêt de réunion le « board » à l’heure de la visio conférence ? Des sujets à évoquer qu’en présence physique des participants ?

 

C’est justement grâce aux syndicats que j’ai appris la nouvelle. Ils ont prévu de manifester en bas de l’immeuble pour demander une augmentation de 32 euros pour les employés. En vue d’en obtenir une de 19.

 

La sécurité sera renforcée. Je compte justement dessus pour m’infiltrer.

 

Le plan est simple, du moins plus simple que dans un « mission impossible ». Car la vie est plus simple que dans un film.

 

Si vous croyez suffisamment fort que ce que vous faites est normal alors ça l’est.

 

Ainsi, si je souffle sur les braises des colères revendicatrices elles deviendront flammes.

Ainsi, si j’ôte ma doudoune pour laisser apparaître mon costard de vigile. Personne ne le remarquera.

Ainsi, si je passe côté vigile en recadrant un pauvre gréviste de manière correcte mais virile, les vigiles me prendront pour l’un des leurs qui vient de se faire agresser.

Ainsi, si je fais semblant d’être blessé, ils croiront que je le suis et m’emmèneront en retrait et les CRS présents sur place me laisseront peinards.

 

C’est marrant CRS, ça s’engage pour protéger la paix et ça protège les intérêts des puissants contre des gens qui gagnent aussi mal leur vie qu’eux.

 

Puis, si je prends un ascenseur prétextant d’être remis mais de devoir faire des vérifications en vue d’un éventuel débordement ils me laisseront aller, occupés qu’ils seront à gérer l’émeute. Merci les comportements grégaires.

 

Peut-être qu’ils me fileront même les accès pour que je n’ai pas à me taper les derniers étages à pied.

 

Trouver la salle de réunion : J’ai le temps. Dernier étage surement, au pire, regarder là où il y a le plus de sécurité et le moins d’employés. Suivre les plateaux repas/café/gouter.  C’est si cliché, la vie est un cliché.

 

Ecarter gentiment l’assistante qui tente de me barrer le passage.

Entrer dedans et braquer tout le comité directoire :

 

« Bonjour à tous, merci d’être venu ce jour. »

« Lets the party begin ! »

 

Ce que je n’avais pas prévu c’étaient les vigiles supplémentaires. J’ai dégainé trop vite.

Ils ont voulu jouer aux héros. Les mecs vous touchez à peine le salaire des grévistes et CRS du rez-de-chaussée. Sérieusement ?

 

Un blessé l’autre se rend. Je les laisse partir. Je ne suis pas là pour eux bien qu’ils mériteraient d’aller à l’abattoir ces moutons serviles.

 

« Bonjour les gens, je disais donc ! »

« Prêts pour un massacre ? »

Tag(s) : #roman, #Littérature, #Nouvelle, #noir, #m2f, #mourir, #otages
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